Et c'est ainsi que les hommes vivent. En Nouvelle-Calédonie et ailleurs. Caldoches, Kanaks. Des gens ordinaires liés par la famille ou l'amitié. Des choses extraordinaires ou non tissent la vie : un procès pour meurtre, le travail quotidien, la fatigue, le souvenir amer d'un passage à tabac, une danse, une marche dans la nature, la volupté d'une baignade, l'attente d'un bateau pour emmener l'éternel exilé vers une terre rêvée. Et puis les rêves, les douleurs, les amours, l'entraide, les peurs, ici comme ailleurs.
Dans ce beau roman douloureux, Nicolas Kurtovitch plaide pour l'accord entre humains et communautés qui partagent une même terre.
Un roman qui, malgré sa brièveté, nous en dit beaucoup sur la Nouvelle-Calédonie et sur le lien familial fort qui englobe présents et absents, les ancêtres mais aussi ceux qui sont adoptés.
Par petites touches, à la manière des impressionnistes, l'auteur jour avec le " je " du narrateur qui devient comme un témoin et passe d'un personnage à l'autre. Il dévoile au fil du récit une sombre histoire d'envoûtement avec meurtre et nous tire jusqu'au coeur des problématiques océaniennes attachées au nom et à la terre. Commençant par l'énigme d'un rêve et se terminant par une parabole, Good night friend parle du tressage des cultures, de Kanaks qui aiment l'opéra, de l'exil hors des tribus, du va'a, de la terre qui est maintenant dans l'inconscient, mais aussi...
D'être désormais de la ville. La ville vue à travers la métaphore de la prison de pierre qui enferme mais qui permet l'amitié malgré les différences ethniques.
Je remercie avant tout, les Gens de partout, qui ne me connaissent pas, que je ne connais pas, qui étaient là, à vivre sans se soucier du passant lorsque moi je passai par chez eux.
Parfois mon ombre seule était là, d'autres fois ce n'était que nos corps qui se frôlaient, à certains moments de plénitude j'étais entièrement présent avec eux. Mais toujours, que ce soit par mon ombre ou par mon corps, je gardais à ma conscience la vigilance de la présence des Gens, là, en notre compagnie.
Collines et avenues, montagnes et grèves, forêts d'immeubles et parcs, déchèteries urbaines torrents et fanfares, tout.
Recueil de nouvelles. Des vies « sans défaite ni combat », dans tout ce que l'ordinaire peut offrir de merveilleux pour celui qui sait observer, ressentir et dire le moindre souffle, la plus infime palpitation.
Nicolas Kurtovitch compose ici l'un de ses recueils les plus personnels où souvenirs, contes et réflexions poétiques s'entremêlent. Tisserand, il noue un à un les fils des mémoires et des instants vécus ou imaginaires pour nous dire l'importance d'être aux monde en pleine conscience, de transmettre, de célébrer le pouvoir de la littérature et de l'humanité.
La poésie de Nicolas Kurtovitch est une étrange rumeur, le bruit d'une île, la parole d'une terre partagée. C'est sûrement ce mélange entre conscience d'un exil et recherche d'une place juste qui fait que son écriture résonne tant en nous. Ce « nous » universel et pluriel qui nous interroge sans cesse dans notre quotidien singulier. C'est de cette matière qu'est faite la poésie de Nicolas Kurtovitch : une glaise où chaque homme trouve à façonner son quotidien pour construire son existence.
D'un texte à l'autre, se tisse le parcours d'un homme qui contemple la nature et la course du temps. De Melbourne à Sarajevo, entre le soleil du quotidien et la neige des origines, le passé se mêle au présent. Un sentier se dessine et façonne la trace de la Nouvelle-Calédonie d'hier, de la Nouvelle-Calédonie d'aujourd'hui.
Troisième volet d'une trilogie commencée avec « Goodnight friend » et « Les Heures italiques », « Dans le ciel splendide » regarde vivre un groupe d'individus en un lieu, en un temps, face à eux-mêmes : les uns avec les autres et séparément, mus par la force des liens qui les unissent - familiaux, amicaux, amoureux ou simplement humains -, la profondeur des questions ou réponses existentielles qui les traversent, et le drame des destins qui s'entrecroisent dans la vie comme dans le rêve, et se retrouvent par-delà les frontières et les labyrinthes du monde et de l'être, et au-delà de la mort-même. Nicolas Kurtovitch, dont l'écriture dépasse les genres qu'il a tous visités - poésie, nouvelle, essai, théâtre - offre avec ce roman des témoignages de vies calédoniennes, afghanes, bosniaques ou tibétaines de Mouéaou, Dila, Jérémy, Johanna, Manuel, Léa, Camille, le sergent, Aten... et Théo, le patchwork d'une humanité qui se cherche dans sa complexité, empreinte de cruelles tragédies et de douceurs aussi, où « vivre ensemble » semble finalement trouver son épilogue.
En montagne enfin je suis heureux Rien à penser rien à entreprendre Que de suivre le rythme des plantes Celui des fleuves ou du soleil Tout simplement être tranquille en montagne Boire et digérer le monde entier Signé du lauréat du Prix poésie du Salon du livre insulaire d'Ouessant en 2003, du prix Antonio Viccaro en 2008, pour l'ensemble de son oeuvre poétique, et du prix Popaï en 2011, ce recueil de poésie est une réédition du titre éponyme paru en 1993. Il intègre une addition inédite : « Le vent soudain ».
Les peuples dits "sans écriture" ne sont pas pour autant des peuples "sans lecture".
Bien au contraire, ces peuples - aborigène, kanak, ma'ohi - que l'on a dit primitifs lisent. Ils lisent beaucoup et souvent, ils lisent en tout et partout. Ils savent lire ce que nous, gens de sociétés "modernes" et même "postmodernes", ne savons plus lire. La nature, dans toutes ses dimensions visibles et invisibles, est un inépuisable livre de lecture, une encyclopédie, une somme de connaissances. Pour les Anunga, le peuple "autour de Uluru", le Grand Rocher est l'encyclopédie première et ultime, celle qui contient tout, là où tout est écrit, de l'origine du monde à l'origine du peuple, jusqu'à la fin de cette vie.
Il y a, écrit sur ce Rocher, d'une façon que je ne sais pas lire, le devenir de chacun des Anunga et de chacun d'entre nous. Les Anunga savent lire la nature, tout simplement, et c'est une capacité sans limite, un trésor que nous avons essayé d'approcher en faisant, à notre tour, la marche de la connaissance et de la rencontre.